AU NOM DU PEUPLE

Par Youssef CHAHED
Las et blasé de la persistance des dirigeants politiques qui parlent au nom des tunisiens, je m’obstine de mon coté à leur rappeler que je fais partie de ce peuple et qu’il m’est inadmissible et inacceptable que l'on parle en mon nom sans qu’un blanc-seing ne soit donné. Je leur pose les questions ci-dessous que je poursuis par une réflexion. Une surdité de leurs parts sera sûrement constatée, signe d’un entêtement et d’une arrogance mais, ma voix ne présente ni handicap ni incapacité m'empêchant de propager mes idées.
De quel peuple nous parle-t-on ?
Faisons-nous partie de ce peuple ?
Quels sont les critères qui le définissent ?
Un peuple est une communauté multicolore, hétérogène dans ses idées, ses opinions et ses réflexions.
Les dérapages vaudevillesques du langage, de la qualification irrationnelle, de la dénomination tendancieuse rendent une majorité qui, en réalité est une minorité maître du destin d’un peuple majoritairement non adhérant aux choix et à la ligne qui lui sont tracés.
Il est vrai que la démocratie offre à ses heureux bénéficiaires la prise en main des rênes du pouvoir mais, cette démocratie ne leur donne pas le pouvoir de gouverner en un maître absolu et despotique faisant fi de l'autre partie de ce peuple qui ne les a pas mandatés ou qui ne s’est pas exprimée en leur faveur.
Dans les règles de la vie d’un peuple et dans sa hiérarchie, il y a toujours une entité dirigeante composée de personnes dont la responsabilité est de veiller au bonheur des citoyens, à leur bien être social et économique, leur droit à l’existence et non à leur soumission par le biais d'une soi-disant démocratie ou en se réclamant de manière illégitime de la voix du peuple.
La modestie, la décence et la sagesse doivent être les qualités principales des gouvernants même si leur autorité est issue des urnes et qualifiée de majoritaire. Il est plus qu’important de penser respectueusement à ceux qui ne les rejoignent pas dans les idées que de les qualifier de saboteurs, conspirateurs voire traîtres à la nation. Cette manière de juger ne fait que les aveugler, les discréditer et ne leur assure ni continuité, ni cohésion, ni même pérennité sauf si dans leurs arrières pensées, dans leurs projets secrets comptent sur un longue vie au pouvoir
Je finis par une citation de Robespierre en guise d’avertissement "Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs."